Affaire Quatennens, une communication qui patauge

La révélation de cette gifle donnée à sa femme par Adrien Quatennens, numéro 2 de La France Insoumise derrière Jean-Luc Mélenchon, a été un coup de tonnerre au sein de la structure et au-delà. En mettant de côté les questions de lutte interne et de politique au sein du mouvement, la communication de crise qui s’en est suivie a été particulièrement catastrophique.

 

 

Qu’aurait-il fallu faire ?

Que ce soit l’attitude d’Adrien Quatennens lui-même, cherchant à justifier l’injustifiable en le contextualisant, ou les réactions de Jean-Luc Mélenchon via ses tweets, tout a été et continue d’être « à côté de la plaque ».

 

Quand des révélations d’une telle gravité se font jour, si elles sont vraies (et elles ont été admises par le principal acteur), il n’y a d’autre choix que d’en accepter les conséquences en se mettant en retrait de toutes ses fonctions, d’autant plus que le mouvement LFI se veut exemplaire sur les questions de violences conjugales.

 

Ne se mettre en retrait que partiellement n’a aucun sens et la symbolique qui s’en dégage sur l’intention pose question. Il ne peut y avoir de demi-mesure dans ce genre de situation.

 

Un conseil en communication de crise avisé les aurait incités à mieux travailler le discours pour faire face à la situation.

Une coordination aurait été indispensable pour éviter le spectacle malheureux de cette cacophonie qui ne sert personne, ni le mouvement, ni la lutte contre les violences conjugales.

 

En quelques mots, dans cette situation, il faut adopter une attitude pleinement responsable :

  • pour Adrien Quatennens : faire face en reconnaissant les faits sans essayer d’en minimiser l’importance en les contextualisant pour se trouver une excuse subliminale, même si ceux-ci n’auraient été « qu’un moment d’égarement », et en se mettant en retrait non pas seulement de sa fonction de coordinateur de LFI mais de toutes ses fonctions, quelles qu’en soit les conséquences personnelles,
  • pour Jean-Luc Mélenchon : même si l’on peut comprendre le crève-cœur de devoir abandonner un de ses plus proches qu’il souhaitait voir lui succéder, condamner clairement l’acte dès le premier tweet sans utiliser un vocable autour de la « dignité de l’homme », particulièrement dévastateur pour la lutte contre les violences faites aux femmes (le second tweet étant une maladresse supplémentaire inévitable pour rattraper le premier),
  • pour la LFI en tant que mouvement : publier un communiqué de presse sur l’affaire plus étayé. En l’état, cela donne l’impression désastreuse que la question est évacuée en produisant un texte minimaliste sur le plus petit dénominateur commun, certainement résultat d’un compromis entre plusieurs personnalités déjà en rivalité en interne pour prendre la succession de Jean-Luc Mélenchon…

Au lieu de cela, les protagonistes se débattent et alimentent une confusion bien malsaine.

 

Et les conséquences en chaine, avec les révélations assez « opportunistes » et certainement « intéressées » de Sandrine Rousseau (pourquoi plus maintenant qu’au moment de la confession qu’elle a pu recevoir ?) sur Julien Bayou qui, à son tour, se met en retrait seulement d’une partie de ses fonctions, prolonge cette impression désagréable.

 

Ne parlons même pas des attitudes opportunistes de la droite qui a beau jeu de condamner et de donner des leçons alors que la parole est encore loin de se libérer de ce côté-là de l’échiquier politique…

 

Il est toujours possible de sortir dignement des pires crises avec une communication adaptée et sincère, mais encore faut-il affronter les responsabilités et ses propres incohérences…

 

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