Égalité femme-homme, et si cette question était dépassée?

Posée ainsi, la question peut faire bondir, en particulier les féministes. Elle n’élude évidemment pas toutes les difficultés et inégalités que subissent les femmes mais elle approche la question de l’égalité sous un autre angle, plus audacieux et certainement plus inclusif.

 

La question de la place de la femme dans les sociétés, qu’elles soient influencées par la religion chrétienne, musulmane ou juive, est le plus souvent la même. Elle est cantonnée à un rôle plus ou moins asservi à l’homme.

Quand on milite pour l’égalité, on ne peut évidemment pas se satisfaire d’une telle domination qui infuse dans tous les domaines, de la sphère la plus privée à l’univers professionnel. Et les modèles sont si bien perpétrés depuis la nuit des temps que l’émancipation n’est finalement qu’assez récente.

Toutes les sociétés sont loin d’avoir la même dynamique, certaines sont même en recul au regard des droits des femmes : le retour sur le droit à l’avortement aux Etats-Unis est un signal qui ne permet pas au monde occidental de donner des leçons perçues comme des relents post-coloniaux.

Pour autant, la violence envers les femmes peut être encore plus prégnante. Il suffit de regarder le monde avec le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan, la répression des manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini en Iran, la dépénalisation des violences conjugales en Russie…

 

Rester sur une approche d’égalité femme-homme revient à valider en partie un système créé par et pour l’homme, vision binaire et simpliste du monde alors que la nature est loin d’être aussi manichéenne.

Sur la question du genre et du sexe, le compte n’y serait toujours pas, même si cette égalité était un jour atteinte.

Cela revient à parler d’une discrimination liée au genre sans inclure l’ensemble du spectre réel : certes un « confort intellectuel » mais une impasse mortifère qui perpétue l’injustice pour certaines personnes.

Tout l’« entre-deux » qui ne peut ou ne veut être qualifié d’homme ou de femme n’existerait-il donc pas ?

Sans compter la question de l’expression du genre, qui remet en cause un certain nombre de conventions plus ou moins anciennes, là encore instituées par l’« homme tout puissant ».

Ce n’est pas parce que ces personnes sont minoritaires en nombre qu’elles sont négligeables.

 

La parole se libère bien au-delà des femmes et ne doit pas se cantonner à elles. De leur côté, elles ne doivent pas non plus perpétuer la binarité comme seule réalité.

 

Toutes ces discriminations sont quelque part interdépendantes. Ne pas avoir une approche d’ensemble est donc ne pas améliorer réellement la situation.

 

Avoir une approche inclusive globale revient à considérer une personne dans sa complexité.

Il s’agit de respecter chaque individu pour qui il est, quel que soit son sexe, son genre ou tout autre sujet : couleur de peau, orientation sexuelle, âge, situation sociale…

 

Regardons chaque individu dans sa singularité, sans a priori ni jugement, au-delà du prisme femme-homme et nous ferons collectivement un grand progrès.

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